Encore plus écologique que le recyclage et plus créatif que la customisation, l’upcycling est aujourd’hui l’une des grandes tendances de l’économie circulaire. Le concept est plutôt simple : transformer les objets ou produits usagés de notre quotidien pour leur donner une nouvelle vie. C’est une activité qui peut être même pratiquée comme loisir créatif pour adulte. Mais concrètement, qu’est-ce que l’upcycling ? Zoom sur cette pratique créative, éthique et innovante.

Qu’est-ce que l’upcycling ?

Comme nous vous le disions en début d’article, l’upcycling est une nouvelle forme de recyclage, une tendance qui a vu le jour pour les enjeux du développement durable. C’est un terme anglo-saxon qui se traduit littéralement par « surcyclage » ou encore « recyclage par le haut ». Recyclage par le haut, car le principe ici c’est de faire du neuf avec du vieux !

Mais il ne faut surtout pas confondre recyclage et upcycling. La principale différence entre les deux concepts se situe au niveau de la conception du produit fini. Vous le savez certainement déjà, le recyclage consiste à détruire un objet ou un produit usagé pour en fabriquer de nouveau. En revanche, quand on parle d’upcycling, il sera question de prendre l’objet ou le produit tel quel afin de le revaloriser. Autrement dit, il n’est plus question de déconstruire la matière, mais de la rénover pour lui donner une nouvelle utilité ; et par conséquent une seconde vie.

Les origines de l’upcycling

L’idée de l’upcycling n’est pas vraiment neuve, car le terme a été utilisé pour la première fois dans les années 1990 en Allemagne par Reiner Pilz, un ex-ingénieur reconverti architecte d’intérieur. Il opposait le recyclage classique, qui consiste à tout détruire et qu’il appelait « downcycling », à l’upcycling en s’exaspérant du traitement des déchets dans son pays. D’après Reiner, il fallait soit faire du recyclage pour proposer des biens à forte valeur ajoutée, soit procéder purement et simplement à la destruction des déchets.

Mais il faut attendre les années 2000, plus précisément en 2002, avec la sortie du livre « Cradle to cradle. Créer et recycler à l’infini » de William McDonough et Michael Braungart, pour que ce concept connaisse un premier coup de « buzz » médiatique. Dans leur ouvrage, William et Michael définissent l’upcycling comme :

« l’action de récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieures ».

Cependant, il est important de noter que ce sont les pays en voie de développement qui, dans la pratique, ont vraiment le mérite d’avoir développé ce type de recyclage. En effet, dans ces pays, la récupération est, par manque de moyens, l’unique solution pour optimiser l’utilité des objets du quotidien. Cela permet également d’allonger le plus possible le cycle de vie des produits qu’ils utilisent chaque jour.

Comment ça marche ?

Véritable mouvement écologique depuis quelques années maintenant, l’upcycling est une manière simple, mais aussi ludique, de donner une nouvelle utilité à des objets ou des produits qu’on pensait bons pour la poubelle. Contrairement au recyclage, il y a ici une volonté de rajouter de la valeur à la matière que l’on souhaite rénover, d’où le préfixe « up ».

Voici donc quelques procédés connus pour faire de l’upcycling :

  • La transformation : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Cette citation d’Antoine Lavoisier explique bien le concept de l’upcycling. Un exemple de ce procédé est la transformation des drêches. Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit des résidus d’orge ou de blé malté. Autrement dit, ce sont des déchets du processus brassicole. Grâce à des recherches, les drêches sont aujourd’hui utilisées pour produire du biogaz. Un autre exemple simple : la récupération de bocaux et de bouteilles en verre pour les transformer en vases, en suspensions luminaires…
  • L’art : on peut créer par exemple de sympathiques objets de décoration avec nos ustensiles de cuisine qu’on utilise plus ; des appliques murales avec des passoires par exemple.
  • Le détournement : dans ce procédé, le produit fini est conçu à partir de l’objet d’origine dans son intégralité ou en utilisant quelques-uns de ses morceaux. C’est ce procédé qui permet par exemple de fabriquer des chaussures ou autres objets de maroquinerie à partir de chutes de cuir. On peut également récupérer des palettes de bois pour fabriquer un mobilier, un bac à compost, un mur végétal…